La Fashion Week de Londres prend le tournant de la durabilité

La London Fashion Week devient la première des "Big Four" à imposer des critères stricts en matière de développement durable. Inspirée par la Fashion Week de Copenhague, cette démarche marque un tournant historique pour l'industrie de la mode.

Trends to Know From London Fashion Week Spring 2025

Des règles plus responsables

Dès janvier 2026, les marques qui souhaitent participer devront respecter des exigences strictes : interdiction de fourrures, peaux exotiques, plumes et plastiques à usage unique, destruction des invendus proscrite, et priorité donnée à la longévité des vêtements. À cela s’ajoutent des mesures sociales, comme la promotion de la diversité dans les équipes, notamment aux postes de direction. En 2025, ces exigences seront d'abord appliquées aux marques du programme Newgen du British Fashion Council (BFC). Ce programme d'incubation intègre déjà des critères de durabilité pour ses participants. « Ensemble, nous créons un cadre qui permet aux entreprises émergentes de montrer la voie et de contribuer à rendre l'industrie plus durable », a déclaré Caroline Rush, directrice générale du BFC.

Une inspiration venue de Copenhague

Ce virage écologique n’est pas une nouveauté pour l’industrie. Copenhague a ouvert la voie dès 2023 en imposant des normes similaires. À Londres, l'Institute of Positive Fashion (IPF), groupe de réflexion du BFC créé en 2020, a joué un rôle clé dans l’élaboration de ces nouvelles règles. Par ailleurs, Londres avait déjà interdit les peaux exotiques en novembre 2024, rejoignant ainsi l’initiative lancée par Copenhague. Avec ces engagements, la capitale britannique espère non seulement se démarquer, mais aussi établir un nouveau standard pour les autres grandes Fashion Weeks.

Des défis économiques pour les créateurs

Pour de nombreux créateurs londoniens, ces nouvelles règles représentent une opportunité de se distinguer. Cependant, elles s’accompagnent de défis financiers. Entre les coûts d'adaptation et les bouleversements économiques post-Brexit, certains acteurs craignent que ces critères ne pèsent sur leur rentabilité. Le BFC n'a pas encore annoncé d'aides financières, mais il s'engage à fournir des outils éducatifs et des lignes directrices pour accompagner les marques dans cette transition.

En devenant la première des "Big Four" à adopter de telles règles, Londres met la pression sur Paris, Milan et New York. Alors que les attentes des consommateurs évoluent vers une mode plus éthique et responsable, ces nouvelles normes pourraient redéfinir l’industrie. Face aux enjeux climatiques et sociaux, la mode britannique trace une nouvelle voie, avec l’ambition de conjuguer créativité, innovation et responsabilité.